Comment devient-on chaman ?
« On ne devient pas chaman, on l’est ou on ne l’est pas ; que ce soit bien clair. Ceux qui veulent devenir chaman, ce sont des praticiens en chamanisme qui ne sont pas des chamans ce n’est pas la même chose. Il y en a beaucoup de personnes qui veulent devenir chaman, c’est leur fantasme, c’est leur idéal, c’est un peu à la mode ; mais, on ne devient pas chaman, on l’est ou on ne l’est pas. La différence entre le praticien chamanique et le chaman ? bonne question, alors, je prendrai un exemple simple : dans un orchestre par exemple il y a plein de musiciens et ils jouent tous chacun à leur façon, à leur instrument, où ils font du mieux qu’ils peuvent ; il y a un soliste en général c’est on va dire le premier violon, le soliste ou alors le pianiste, alors pourquoi lui et pas les autres ? parce que peut-être qu’il a quelque chose de particulier, il a un don particulier, et c’est ça, qui va faire la différence. Et un chaman, un vrai donc, pas un praticien en chamanisme dans le néo chamanisme et bien il rassemble ce sera donc sa nature, ce n’est pas de l’acquis, ce n’est pas des connaissances acquises dans des ateliers ou des stages, et c’est quelque chose qu’il a en lui ou qu’elle a en elle, voilà. »
Est-ce que le chamanisme est un don ?
« Alors, dans tout don, il y a un travail à effectuer, si tu as un don pour quelque chose mais tu n’utilises pas, que tu n’exerces pas, ça ne va pas fonctionner ; tu auras de la base mais ça ne va pas pouvoir évoluer donc, on est obligé, on essaye d’exercer, de mettre au point, d’affiner. Je reprends l’exemple d’un musicien, pour atteindre sa virtuosité, il va devoir bosser même si à la base il est doué et depuis petit qu’il joue d’un instrument, c’est génial, il va devoir travailler un petit peu pour apprendre, c’est normal.
Alors, dans mon cas, moi j’ai appris que j’étais chaman, alors que j’étais en dépression nerveuse, donc ce qui a fait une forme de mort symbolique. Donc, 2ans en dépression nerveuse, pendant lesquelles je ressentais tout autour de moi comme, je n’étais pas bien, je le ressentais bien sûr, la loi de l’attraction se fait qu’on attire à soi de ce qu’on dégage ; donc, je ressentais tout ce qui était négatif chez les gens, je n’osai plus sortir dans la rue, j’avais quasiment des crises de paranoïa et d’agoraphobie parce que je ressentais toucher les gens et c’était juste pénible. Donc, c’est juste invivable de ressentir les maladies, les problèmes de chacun émotionnellement et psychologiquement, physiquement c’est extrêmement pénible ; et je ne savais pas ce que j’avais, et j’avais l’impression que j’étais folle, et d’avoir des pensées bizarres. J’avais l’impression que ce n’était pas moi et je n’osais en parler à personne.
Du coup, à la fin de la dépression nerveuse ce qui s’est passé c’est que je suis allée dans une clinique et que là même les psychiatres, tous les thérapeutes, tous compris me disent : « Madame Clément, vous êtes asiatique, vous êtes coréenne, chez vous dans vos origines, il y a ce qu’on appelle des chamans, donc il faut peut-être mieux aller voir de ce côté-là », même l’aumônier, a identifier qu’il y avait quelques choses de « hors normes », qui ne relevait pas de la psychiatrie.
Donc du coup, j’ai pris contact avec quelqu’un qui pratiquait le chamanisme, je me suis allée la voir et c’est elle qui m’a dit qu’en fait de loin il y a une ancêtre qui était là pendant le soin et qui m’a dit que j’étais une chamane et que c’était à mon tour de reprendre le flambeau ; et mot pour mot c’est j’étais là pour guider et conseiller les gens, les aider à avancer avec des soins, avec tout ce que je pouvais faire pour eux pour les aider. »
Quel est le but d’un soin chamanique ?
« Le but c’est, quand tu pratiques du chamanisme pour faire des soins, c’est d’aider la personne avec ses croyances à elle, pas mes croyances à moi, mais ses croyances à elle ; donc, si une personne croit en Jésus par exemple donc ce sera peut-être avec Jésus, peut-être avec les anges, ça peut être avec des divinités Grecques, égyptiennes, africaines, scandinaves, australiennes, hawaïennes tout ce que tu veux même les barba papa si tu veux, si tu as besoin, ça m’est arrivé une dame c’était les barbapapa ; pour la transformation elle avait besoin de passer par quelque chose qui pouvait l’aider et pendant le soin j’ai vu des barbapapa et je lui ai dit mais c’est normal qu’on y ait des barba papa et elle m’a dit : oui, voilà. C’est s’adapter au monde symbolique finalement de la personne qui vient nous consulter. »
Est-ce que le chamanisme est une religion ?
« Non ! ce n’est pas une religion ; c’est une façon de vivre, c’est une philosophie. Tu vis avec ton environnement, avec ce qu’il y a autour de toi, et chaque culture, chaque croyance, appartient à la personne. Maintenant, s’il y a des… le problème c’est que les gens veulent faire dans l’exotique ; il y en a qui vont justement en Amérique du Sud de prendre de l’ayahuasca ; l’ayahuasca c’est fait seulement dans certains rituels mais ce n’est pas un truc qu’on fait tous les mois, et ça, les gens ils pensent qu’ici on peut faire ça juste comme ça, non ! pas comme ça que ça se passe.
Je connais des chamans justement en Amérique du sud et ils font ça très bien mais c’est certain un chaman, pas tous ; c’est en train de se commercialiser, c’est en train de devenir vraiment un fonds de commerce, que ce soit autant en Amérique du sud, ce soit en Asie, que ce soit en Mongolie, en Sibérie et les gens c’est tellement du tourisme chamanique et les gens veulent aller là-bas pour vivre les expériences alors qu’ils auraient tout ici parce qu’ici il y a aussi tout ça , il y a les druides, les druidesses, il y a les guérisseurs sont ici, il y a toute une culture, toute une connaissance qui n’est pas utilisée alors que c’est là »
Pour découvrir les accompagnements