Qu’est-ce que le spiritisme ? Définition, pratique et principes

yalorisha

Yalorisha
Autrice, Initiée au chamanisme afro-brésilien
À PROPOS

Le spiritisme est une doctrine philosophique et morale codifiée au 19e siècle par le Français Allan Kardec. Son postulat central repose sur la conviction que l’âme survit après la mort et que les vivants peuvent communiquer avec les Esprits (les âmes des défunts) par l’intermédiaire de médiums.

Contrairement à ce que beaucoup imaginent, le spiritisme kardéciste ne se résume pas à « parler aux morts » ou à des séances mystérieuses autour d’une table tournante. Il se présente comme une triple révélation : une méthode d’observation des phénomènes médiumniques, une philosophie qui répond aux questions sur l’origine et la destinée humaine, et un ensemble de lois morales fondées sur la charité chrétienne.

Cette doctrine repose sur cinq principes fondamentaux : l’existence de Dieu, l’immortalité de l’âme, la réincarnation, la communication avec les esprits, et la pluralité des mondes habités. Ces concepts forment un système cohérent qui vise avant tout l’évolution morale de l’humanité.

Dans ce guide, je vous propose d’explorer en profondeur ce qu’est réellement le spiritisme, ses origines historiques, ses pratiques, mais aussi les précautions nécessaires face à un sujet qui touche au deuil, aux croyances profondes et qui comporte des risques lorsqu’il est mal compris ou mal pratiqué.

Qu’est-ce que le spiritisme ? La définition précise

Spiritisme

Le terme « spiritisme » a été créé par Allan Kardec lui-même pour désigner spécifiquement la doctrine qu’il a codifiée. Il souhaitait la distinguer du « spiritualisme », terme plus large qui désigne toute philosophie reconnaissant l’existence de l’esprit.

Au sens strict, le spiritisme postule que les Esprits — des êtres immatériels — peuplent l’univers invisible et peuvent se manifester aux vivants. Ces manifestations ne sont pas une fin en soi : elles servent un but d’instruction morale et d’évolution spirituelle. Les communications reçues des Esprits dits « supérieurs » apportent un enseignement philosophique destiné à guider l’humanité vers plus de sagesse et de charité.

Quelle est la différence entre spiritisme et spiritualité ? Ne pas confondre

La confusion entre spiritisme et spiritualité est fréquente, mais ces deux notions ne désignent pas la même réalité.

La spiritualité est un terme générique qui englobe toute quête personnelle de sens, de connexion à soi-même, à la nature ou à une dimension transcendante. Elle peut se vivre avec ou sans religion, avec ou sans croyance en Dieu. C’est une démarche individuelle et libre qui prend des formes infinies selon les personnes.

Le spiritisme, en revanche, est une doctrine structurée. Elle propose un système de croyances défini (comme la réincarnation et la loi de cause à effet), des principes précis sur la nature de Dieu et de l’univers, ainsi que des pratiques spécifiques (la médiumnité). Il ne s’agit pas d’une quête floue ou personnalisable, mais d’un cadre doctrinal cohérent établi par Kardec à partir des communications qu’il a recueillies.

Le spiritisme est-il une religion ?

Cette question revient constamment et mérite une réponse nuancée. Les adeptes du spiritisme, suivant l’avis de Kardec lui-même, affirment généralement qu’il ne s’agit pas d’une religion. Ils avancent plusieurs arguments :

  • Il n’existe ni clergé hiérarchisé, ni dogmes imposés de manière autoritaire
  • Il n’y a pas de rituels de culte au sens traditionnel (messe, baptême, communion)
  • La doctrine encourage le libre examen et le raisonnement personnel

Cependant, comme le souligne l’Encyclopædia Universalis, le spiritisme possède indéniablement des caractéristiques religieuses : une croyance en Dieu, une conception de l’âme immortelle, un code moral strict inspiré de l’Évangile, et la célèbre devise « Hors la charité, point de salut ».

On pourrait dire que le spiritisme se situe dans une zone intermédiaire : il est plus qu’une simple philosophie, mais refuse la structure institutionnelle des religions établies. Pour certains chercheurs en sciences sociales, il constitue ce qu’on appelle un « nouveau mouvement religieux » apparu au 19e siècle.

Allan Kardec, le codificateur de la doctrine

Le spiritisme est indissociable de la figure d’Allan Kardec. De son vrai nom Hippolyte Léon Denizard Rivail (1804-1869), cet intellectuel français était un pédagogue respecté, disciple de Johann Heinrich Pestalozzi. Il avait déjà publié de nombreux manuels scolaires avant de s’intéresser aux phénomènes spirites.

Au milieu du 19e siècle, l’Europe est fascinée par les tables tournantes — des séances où les participants posent leurs mains sur une table qui se met à bouger ou à frapper des coups, prétendument sous l’influence des esprits. Loin d’y voir un simple divertissement ou une supercherie, Rivail décide d’étudier ces phénomènes avec rigueur et méthode.

allan-kardec

Pendant plusieurs années, il pose des questions à différents médiums dans diverses villes de France. Il compile méticuleusement les réponses obtenues, les compare, les organise par thèmes. Il constate une cohérence dans les messages reçus, indépendamment des médiums consultés, ce qui le convainc qu’il ne s’agit pas de fraude ni d’imagination.

En 1857, il publie sous le pseudonyme d’Allan Kardec (un nom qu’il dit avoir porté dans une vie antérieure) son œuvre maîtresse : Le Livre des Esprits. Ce livre ne se contente pas de relater des phénomènes : il structure une cosmologie complète, une philosophie de la vie et de la mort, et un code moral.

Son influence reste considérable aujourd’hui, particulièrement au Brésil, devenu le plus grand pays spirite au monde avec des millions de pratiquants. Ce phénomène social a été largement documenté, notamment par la presse internationale comme Le Monde.

Les 5 principes fondamentaux du spiritisme

revue spirite

La doctrine spirite repose sur cinq piliers qui forment un système cohérent de compréhension du monde et de l’existence humaine. Ces principes, exposés dans Le Livre des Esprits, répondent aux grandes questions existentielles.

PrincipeDescription
Existence de DieuL’intelligence suprême, cause première de toutes choses, éternel, immatériel, tout-puissant, souverainement juste et bon
Immortalité de l’ÂmeL’être humain est composé d’un corps physique, d’une âme (l’Esprit incarné) et d’un périsprit (lien fluidique). À la mort, seul le corps périt
CommunicabilitéLa médiumnité est la faculté naturelle qui permet l’échange entre le monde matériel (vivants) et le monde spirituel (Esprits)
RéincarnationL’Esprit évolue à travers de multiples incarnations pour réparer ses erreurs passées et acquérir de nouvelles connaissances
Pluralité des MondesLa Terre n’est qu’une des nombreuses planètes de l’univers servant de demeure pour l’incarnation et l’évolution des Esprits

 

1. L’existence de Dieu

Le spiritisme affirme l’existence d’un Dieu unique, défini comme l’intelligence suprême et la cause première de toutes choses. Ce Dieu est éternel, immuable, immatériel, tout-puissant, souverainement juste et bon. Il n’est pas le Dieu anthropomorphe des religions, mais plutôt une force créatrice et organisatrice de l’univers.

2. L’immortalité de l’âme (ou de l’esprit)

Selon la doctrine, l’être humain n’est pas seulement un corps physique. Il est composé de trois éléments :

  • Le corps physique (matière périssable)
  • L’Esprit ou l’âme (principe intelligent immortel)
  • Le périsprit (enveloppe semi-matérielle qui unit l’âme au corps)

À la mort, le corps se décompose, mais l’Esprit continue d’exister dans le monde invisible. Il conserve sa personnalité, ses souvenirs et ses aspirations.

3. La communicabilité avec les esprits

La médiumnité est présentée comme une faculté naturelle, présente à des degrés divers chez tous les êtres humains. Elle permet la communication entre le monde visible (les incarnés) et le monde invisible (les Esprits désincarnés).

Cette communication n’est pas un « pouvoir » réservé à quelques élus, mais une capacité organique qui peut être développée. Elle doit être exercée avec sérieux, humilité et dans un but charitable, jamais pour la curiosité ou le gain personnel.

4. La réincarnation (pluralité des existences)

C’est le principe le plus distinctif du spiritisme par rapport au christianisme traditionnel. L’Esprit ne vit qu’une seule fois sur Terre : il s’incarne à de multiples reprises sur cette planète ou sur d’autres mondes.

Chaque existence est une opportunité d’évolution. Les épreuves que nous traversons sont des occasions de réparer les erreurs commises dans des vies antérieures (c’est la loi de cause à effet, proche du concept de karma) et d’acquérir de nouvelles vertus. Le but ultime est d’atteindre la perfection morale et de ne plus avoir besoin de s’incarner dans la matière.

5. La pluralité des mondes habités

Le spiritisme affirme que l’univers est peuplé d’une infinité de mondes habités par des êtres à différents stades d’évolution. La Terre n’est qu’une école parmi d’autres, considérée même comme un monde d’expiation et d’épreuve (donc relativement bas dans la hiérarchie des mondes).

Les Esprits peuvent s’incarner sur différentes planètes selon leur degré d’avancement moral et intellectuel.

Comment se pratique le spiritisme ?

Contrairement à l’image populaire des séances spectaculaires, la pratique spirite recommandée par Kardec met l’accent sur l’étude, la morale et la charité plutôt que sur le sensationnalisme.

Le rôle central du médium

Le médium est l’intermédiaire entre le monde visible et invisible. La doctrine spirite insiste sur un point essentiel : la médiumnité n’est ni un don magique, ni un pouvoir exceptionnel. C’est une faculté organique que tout être humain possède à des degrés variables.

Cette faculté doit être exercée avec humilité, désintéressement et dans un but charitable. Un médium ne doit jamais tirer profit financier de sa médiumnité, selon l’éthique spirite. Son rôle est de servir d’instrument aux Esprits pour transmettre leurs enseignements.

Il existe plusieurs types de médiumnité :

  • Psychographie (ou écriture automatique/inspirée) : L’esprit guide la main du médium qui écrit
  • Clairvoyance : La capacité de voir les Esprits ou des scènes du monde invisible
  • Clairaudience : La capacité d’entendre les voix des Esprits
  • Incorporation (ou psychophonie) : L’Esprit utilise les cordes vocales du médium pour parler directement
la genese selon le spiritisme

La séance de spiritisme : réalité vs imaginaire

L’imaginaire collectif associe souvent le spiritisme aux tables tournantes ou à la planche Ouija. Si ces pratiques ont existé historiquement (les tables tournantes étant même à l’origine de l’intérêt de Kardec), elles ne constituent pas le cœur de la pratique spirite moderne.

Une séance spirite kardéciste n’est pas un jeu, ni un spectacle, ni un moyen de prédire l’avenir. C’est un moment de recueillement et d’étude. Elle se déroule généralement dans un centre spirite, dans une atmosphère calme et respectueuse.

Les participants se réunissent autour d’une table, commencent par une prière, puis le ou les médiums entrent en contact avec les Esprits. Les messages reçus sont ensuite lus, analysés et commentés collectivement. L’objectif peut être :

  • Recevoir un enseignement moral des Esprits supérieurs
  • Aider des Esprits souffrants (ceux qui errent, confus, après la mort)
  • Obtenir des éclaircissements sur des points de doctrine

La pratique privilégiée aujourd’hui est la psychographie (écriture automatique), considérée comme plus fiable et moins sujette aux interprétations erronées que la typtologie (coups frappés) ou l’incorporation.

Les centres spirites et leur triple mission

Le spiritisme se pratique rarement en solitaire. Il existe dans le monde entier des centres spirites (ou « maisons spirites »), associations à but non lucratif qui remplissent trois missions :

  1. L’étude : Lecture et discussion collective des œuvres d’Allan Kardec et des messages reçus des Esprits. Des groupes d’étude se réunissent régulièrement pour approfondir leur compréhension de la doctrine.
  2. La pratique médiumnique encadrée : Des réunions fermées au public où les médiums du centre exercent leur faculté dans un cadre structuré, sous la supervision de personnes expérimentées. Ces séances visent l’instruction ou l’aide aux Esprits.
  3. La charité : Des actions concrètes d’aide aux démunis (distribution de nourriture, vêtements, visites aux malades, soutien psychologique). Pour les spirites, la charité est l’application pratique de la doctrine : « Hors la charité, point de salut ».

Ces centres constituent un garde-fou contre les dérives. Ils offrent un cadre collectif, transparent et bienveillant pour une pratique qui, exercée seul ou dans de mauvaises conditions, peut comporter des risques.

livre des esprits

AVERTISSEMENT IMPORTANT

Cet article est publié à titre informatif. Le spiritisme et la médiumnité touchent à des questions de deuil, de croyances et de santé mentale. Si vous traversez une période de détresse psychologique ou un deuil difficile, je vous encourage vivement à consulter un professionnel de la santé (médecin, psychologue, psychiatre).

En cas de suspicion d’emprise mentale, d’abus financier ou de dérives sectaires liés à des pratiques médiumniques, contactez les organismes officiels comme la MIVILUDES (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires).

Le spiritisme, comme toute pratique impliquant des états modifiés de conscience ou un contact avec « l’invisible », comporte des risques identifiés sous différents angles. Il est important de les connaître pour aborder ce domaine avec discernement.

L’obsession selon la doctrine spirite

La doctrine spirite elle-même met en garde ses adeptes contre un danger majeur : l’obsession. Il s’agit de l’influence négative et persistante qu’un Esprit « inférieur » (ignorant, malveillant ou trompeur) peut exercer sur un individu, particulièrement sur un médium.

Cette influence se manifeste à différents degrés :

  • Obsession simple : L’Esprit importune de manière répétée, mais la personne conserve son libre arbitre
  • Fascination : L’Esprit produit une illusion qui paralyse le jugement de la victime
  • Subjugation : La forme la plus grave, où la personne perd tout contrôle et peut adopter des comportements irrationnels ou dangereux

Pour se protéger de l’obsession, la doctrine recommande l’élévation morale, la prière sincère, l’étude sérieuse et la prudence dans la pratique médiumnique. Elle déconseille formellement toute approche frivole ou motivée par la curiosité.

Les risques psychologiques identifiés

Des psychologues et psychiatres alertent sur les risques pour les personnes psychologiquement fragiles ou en situation de vulnérabilité (deuil récent, dépression, troubles dissociatifs).

La pratique de la médiumnité sans encadrement ou préparation peut :

  • Retarder le processus naturel de deuil en entretenant l’illusion d’un contact permanent avec le défunt
  • Renforcer des croyances délirantes chez des personnes présentant des troubles psychotiques
  • Provoquer des états de dissociation ou de décompensation psychique
  • Créer une dépendance affective ou psychologique aux « messages » reçus

Il est donc primordial d’aborder ces pratiques avec un équilibre psychologique stable et, idéalement, dans un cadre collectif supervisé par des personnes expérimentées et équilibrées.

La position des religions monothéistes

La plupart des grandes religions condamnent fermement le spiritisme. L’Église catholique, en particulier, l’interdit de manière explicite.

Le Catéchisme de l’Église Catholique (articles 2116-2117) classe le spiritisme parmi les pratiques de « divination et de magie ». Il stipule que ces pratiques « contredisent l’honneur et le respect, mêlés de crainte aimante, que nous devons à Dieu seul ».

L’Église considère que la communication avec les morts relève de la nécromancie, formellement interdite dans la Bible (Deutéronome 18:10-12). Elle estime que ces pratiques ouvrent la porte à des entités trompeuses (démons) plutôt qu’aux âmes des défunts, et qu’elles détournent les fidèles de la vraie foi.

Cette position est également partagée, à des degrés divers, par les Églises protestantes et orthodoxes, ainsi que par l’islam et le judaïsme.

Les dérives sectaires et l’abus de faiblesse

Le risque le plus concret et le plus documenté est celui de l’abus de faiblesse. Ce danger est surveillé de près par la MIVILUDES, organisme gouvernemental français de vigilance contre les dérives sectaires.

Bien que le spiritisme kardéciste en lui-même ne soit pas classé comme une secte, certaines personnes sans scrupules se présentent comme médiums ou guérisseurs pour exploiter la détresse émotionnelle ou la crédulité d’autrui. Ces dérives peuvent prendre plusieurs formes :

  • Exploitation financière : Sommes exorbitantes demandées pour des « travaux spirituels », des « désenvoûtements » ou des contacts avec des proches défunts
  • Emprise psychologique : Dépendance créée chez une personne vulnérable qui ne prend plus aucune décision sans consulter le « médium »
  • Isolement social : Le « médium » coupe progressivement la victime de son entourage familial et amical
  • Promesses mensongères : Guérisons miraculeuses, enrichissement rapide, résolution de tous les problèmes

Face à ces risques, la vigilance s’impose. Un médium sérieux et éthique ne demande jamais d’argent, ne crée pas de dépendance, ne fait pas de promesses extraordinaires et encourage toujours le libre arbitre et le discernement de la personne.

Les ouvrages de référence d’Allan Kardec

3. L’Évangile selon le Spiritisme (1864)
Cet ouvrage aborde l’aspect moral de la doctrine. Kardec commente les maximes de Jésus à la lumière des révélations spirites, en particulier sous l’angle de la réincarnation et de la loi de cause à effet. C’est le livre le plus lu par les spirites pratiquants.

4. Le Ciel et l’Enfer (1865)
Ce livre traite de la justice divine, de la vie après la mort, et du « passage » (le moment de la désincarnation). Il contient de nombreux témoignages d’Esprits décrivant leur état après la mort physique.

5. La Genèse selon le Spiritisme (1868)
Kardec tente ici de concilier la science de son époque avec la doctrine spirite sur la création du monde, l’origine de l’humanité et l’explication rationnelle des « miracles ».

Ces cinq livres sont disponibles gratuitement en ligne et ont été traduits dans de nombreuses langues. Ils constituent la référence absolue pour toute personne souhaitant étudier le spiritisme de manière approfondie.

Questions fréquentes sur le spiritisme (FAQ)

Que dit la Bible sur le spiritisme ?

La Bible contient plusieurs passages interdisant la nécromancie (l’évocation des morts). Le texte le plus cité est Deutéronome 18:10-12 qui condamne « celui qui interroge les morts ». Les spirites répondent en distinguant leur pratique charitable de la sorcellerie égoïste visée par ces textes anciens.

Oui, de nombreux spirites se considèrent chrétiens car la doctrine se fonde sur l’enseignement du Christ. Cependant, la plupart des Églises chrétiennes rejettent cette compatibilité, considérant la réincarnation comme hérétique et la communication avec les morts comme interdite.

La planche Ouija n’est pas recommandée par le spiritisme kardéciste. Elle est considérée comme risquée car souvent utilisée de manière ludique, sans préparation morale ni intention sérieuse, ce qui pourrait attirer des esprits trompeurs selon les croyants, ou créer des troubles psychologiques.

Selon la doctrine spirite, tout le monde possède une faculté médiumnique à des degrés divers. Les signes peuvent inclure : intuitions fortes, rêves prémonitoires, sensations de présences, écriture inspirée. Un développement sérieux nécessite un cadre collectif dans un centre spirite.

Un voyant prétend voir l’avenir pour guider les choix personnels, souvent contre rémunération. Un médium spirite exerce sa faculté gratuitement dans un but d’instruction morale et de charité, sans prédire l’avenir car cela contreviendrait au libre arbitre.

Non, mais il faut aborder la démarche avec ouverture d’esprit et respect. Un médium spirite sérieux ne cherche pas à imposer ses croyances mais à transmettre un message. La personne reste libre d’accepter ou non ce qui lui est communiqué.

Le spiritisme peut apporter du réconfort en offrant l’idée d’une continuité de l’existence et parfois un sentiment de contact avec le défunt. Cependant, il ne doit pas remplacer un accompagnement psychologique professionnel, surtout en cas de deuil compliqué ou pathologique.

Conclusion

Le spiritisme est bien plus qu’une simple tentative de communiquer avec les morts. C’est une doctrine philosophique complète, codifiée au 19e siècle par Allan Kardec, qui propose une vision structurée du monde basée sur la réincarnation, la loi de cause à effet et l’évolution morale progressive des êtres.

Qu’on le perçoive comme une croyance consolatrice pour les personnes endeuillées, une philosophie de vie exigeante, ou une pratique comportant des risques lorsqu’elle est mal comprise, le spiritisme demeure un phénomène social et culturel majeur. Il continue d’influencer la vie de millions de personnes à travers le monde, particulièrement en Amérique Latine.

Mon intention, à travers cet article, n’est ni de promouvoir ni de critiquer cette doctrine, mais de vous offrir une information claire et complète. Les questions touchant à la mort, à l’au-delà et au sens de l’existence méritent d’être abordées avec sérieux, respect et discernement.

Si vous choisissez d’explorer le spiritisme, je vous encourage à le faire de manière éclairée : lisez les textes originaux de Kardec, fréquentez un centre spirite reconnu, et gardez toujours votre esprit critique. Et surtout, n’hésitez jamais à consulter des professionnels de santé si vous traversez une période de fragilité psychologique.

Points Clés à Retenir

  • Le spiritisme est une doctrine codifiée par Allan Kardec au 19e siècle, basée sur la communication avec les esprits des défunts
  • Il repose sur cinq principes fondamentaux : l’existence de Dieu, l’immortalité de l’âme, la communicabilité, la réincarnation et la pluralité des mondes
  • La réincarnation est le principe central qui distingue le spiritisme du christianisme traditionnel
  • La pratique spirite sérieuse privilégie l’étude, la morale et la charité plutôt que le sensationnalisme
  • Les centres spirites offrent un cadre collectif et encadré pour la pratique médiumnique
  • Le spiritisme comporte des risques identifiés : obsession spirituelle, troubles psychologiques, dérives sectaires
  • Les cinq livres d’Allan Kardec constituent la référence doctrinale complète
  • La plupart des religions monothéistes interdisent le spiritisme, le considérant contraire à leur doctrine
  • Un médium spirite éthique ne demande jamais d’argent et exerce sa faculté dans un but charitable
  • Il est essentiel d’aborder ce domaine avec discernement, équilibre psychologique et esprit critique

Sources et Références

  1. Kardec, A. (1857). Le Livre des Esprits. (Source primaire de la doctrine spirite)
  2. Encyclopædia Universalis. (s.d.). Article « Spiritisme ». Consulté le 16 octobre 2025. https://www.universalis.fr/encyclopedie/spiritisme/
  3. Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES). Rapports et informations sur les dérives médiumniques. Site officiel du Ministère de l’Intérieur. https://www.miviludes.interieur.gouv.fr/
  4. Vatican. (s.d.). Catéchisme de l’Église Catholique – Articles 2116-2117. Site officiel du Vatican. https://www.vatican.va/
  5. Le Monde. (2014). « Brésil, la patrie du spiritisme ». (Contexte social et contemporain)
  6. Cairn.info et OpenEdition. Articles de recherche en sociologie et histoire des religions sur le spiritisme kardéciste. https://www.cairn.info/
  7. Institut Métapsychique International (IMI). Recherches sur les phénomènes parapsychologiques. https://www.metapsychique.org/

À propos de cet article
Rédigé par Virginie Lamien, Yalorisha. Autrice, chamane afro-brésilienne, tradipraticienne. Initiée au Candomblé et aux traditions afro-diasporiques. Passeuse de seuils, gardienne d’espaces, transmettrice de rituels.

Cet article a été rédigé dans un but d’information et d’éducation. Il ne constitue ni une promotion, ni une condamnation du spiritisme, mais une présentation objective des faits, de l’histoire et des différents points de vue sur cette doctrine.

 
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