Le Brésil, pays de contrastes et de diversité, est marqué par une riche mosaïque de religions. Depuis la colonisation portugaise au XVIe siècle, le catholicisme a été la religion officielle du pays, avec une influence profonde de l’église catholique apostolique romaine sur la société brésilienne. Cependant, la pluralité religieuse a pris de l’ampleur au fil des siècles, avec l’émergence des églises évangéliques, du pentecôtisme et des croyances afro-brésiliennes comme le candomblé et l’umbanda. La population, forte de millions de croyants, pratique une variété de cultes, reflétant les traditions indigènes, africaines et européennes.
Au XXe siècle, le spiritisme d’Allan Kardec s’est également imposé comme une doctrine influente, attirant un grand nombre d’adeptes. Dans ce contexte de pluralisation religieuse, le rôle de la religion dans la politique au Brésil reste un sujet de débat important, notamment avec l‘influence des parlementaires évangéliques et des figures comme Jair Bolsonaro. Cet article explore les différentes religions au Brésil, leur histoire, et leur impact sur la société civile et la scène politique. Découvrez comment ces courants religieux façonnent le grand pays catholique qu’est le Brésil, où la liberté religieuse et la coexistence des croyances restent des enjeux cruciaux.
Histoire de la Religion au Brésil
L’arrivée des colons portugais au XVIe siècle marque le début d’une nouvelle ère pour le Brésil, alors une terre peuplée par des peuples indigènes aux traditions spirituelles distinctes. Avec les colons, le catholicisme s’installe comme la religion officielle.
Rapidement, l’église catholique apostolique romaine se met en place, sous l’égide des missionnaires déterminés à convertir les populations locales. Ces missionnaires, appartenant à des ordres tels que les jésuites, jouent un rôle crucial dans l’évangélisation et l’éducation des Brésiliens.
L’église catholique, par son culte et ses pratiques, devient un pilier central de la société brésilienne. Les missionnaires œuvrent non seulement à la diffusion du christianisme, mais aussi à l’implantation de structures sociales et éducatives. Les indigènes et les esclaves africains sont intégrés dans ce nouveau cadre religieux, souvent de manière forcée, ce qui engendre une fusion unique de croyances et de traditions.
Le rôle de l’église catholique dépasse largement le domaine spirituel, influençant également la politique et les affaires publiques. Elle devient une institution puissante, à la fois respectée et crainte, tenant une place prépondérante dans la gouvernance du pays et la vie quotidienne des fidèles. Ainsi, la colonisation portugaise et l’établissement du catholicisme jettent les bases de la sphère religieuse du Brésil, façonnant durablement son histoire et sa culture.
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La religion des Orishas
L’Impact de l’Esclavage et les Religions Afro-Brésiliennes
L’introduction des esclaves africains au Brésil à partir du XVIe siècle a eu un impact profond et durable sur la culture et la religion du pays. Les esclaves, arrachés de leurs terres natales en Afrique, ont apporté avec eux leurs croyances, leurs rituels et leurs traditions spirituelles.
Malgré les efforts des missionnaires catholiques pour les convertir au catholicisme, de nombreux esclaves ont continué à pratiquer leurs religions ancestrales en secret ou en les intégrant dans les nouveaux contextes religieux brésiliens.
C’est dans ce creuset culturel que sont nées des religions afro-brésiliennes telles que le candomblé et l’umbanda. Le candomblé, mélange syncrétique de croyances africaines, de catholicisme et de spiritualité indigène, honore des divinités appelées orixás. Chaque orixá est associé à des saints catholiques, créant ainsi un pont entre les différentes traditions religieuses. L’umbanda, quant à elle, est une religion plus récente, apparue au début du XXe siècle, qui combine des éléments du candomblé, du catholicisme, du spiritisme d’Allan Kardec et du christianisme évangélique.
L’influence africaine sur la culture brésilienne est immense. Elle se manifeste non seulement dans les pratiques religieuses, mais aussi dans la musique, la danse, l’art et la cuisine. Les rituels du candomblé et de l’umbanda sont devenus des expressions culturelles importantes, attirant même des Brésiliens non afro-descendants. Ces religions jouent également un rôle crucial dans la préservation de l’identité et de la mémoire des communautés afro-brésiliennes, offrant un espace de résistance et de résilience face aux injustices historiques et contemporaines.
Ainsi, l’esclavage et l’introduction des religions afro-brésiliennes ont non seulement enrichi la mosaïque culturelle et religieuse du Brésil, mais ont aussi façonné la société de manière indélébile, en soulignant l’importance de la diversité et du syncrétisme dans l’histoire du pays.
Les Principales Religions au Brésil Aujourd’hui
Au cours des XIXe et XXe siècles, le Brésil a connu une pluralisation religieuse marquée par l’émergence de nouvelles pratiques religieuses et l’influence des vagues d’immigration.
Des millions d’immigrants venus d’Europe, d’Asie et du Moyen-Orient ont apporté avec eux leurs croyances et traditions, enrichissant le paysage religieux brésilien.
Cette diversité a permis l’introduction de diverses religions et courants spirituels qui se sont ajoutés aux traditions déjà présentes dans le pays.
L’arrivée des immigrants européens, notamment des Allemands, des Italiens et des Polonais, a renforcé la présence de l’église catholique, tout en introduisant des confessions protestantes et orthodoxes. Les immigrants japonais ont introduit des pratiques bouddhistes et shintoïstes, tandis que les communautés juives et musulmanes se sont également établies dans le pays. Cette diversité religieuse a favorisé un climat de tolérance et d’ouverture, bien que parfois accompagné de tensions.
Le spiritisme, basé sur les enseignements d’Allan Kardec, a connu un développement significatif au Brésil au cours de cette période. Adopté par de nombreux Brésiliens, le spiritisme est devenu une composante importante du paysage religieux, offrant une alternative au catholicisme dominant. Ce mouvement met l’accent sur la communication avec les esprits des défunts et la réincarnation, attirant des personnes en quête de réponses spirituelles au-delà des doctrines traditionnelles.
Parallèlement, d’autres mouvements religieux ont vu le jour, tels que les églises évangéliques et pentecôtistes. Ces églises, souvent charismatiques et dynamiques, ont attiré un nombre croissant de fidèles, en particulier parmi les classes populaires et moyennes. Leur croissance rapide a été facilitée par des approches innovantes en matière de culte et de communication, ainsi que par une présence active dans les médias et la sphère publique.
Ainsi, la pluralisation religieuse des XIXe et XXe siècles a profondément transformé la société brésilienne, en élargissant le spectre des croyances et des pratiques religieuses. Ce processus a non seulement enrichi la culture, mais a aussi permis à des millions de personnes de trouver des chemins spirituels qui résonnent avec leur vécu et leurs aspirations.
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Le chamanisme afro-brésilien
Les Spiritualités des Peuples Amazoniens au Brésil
Les spiritualités des peuples amazoniens au Brésil sont un aspect fondamental de leur culture et de leur identité.
Vivant principalement dans des campagnes reculées, ces communautés indigènes pratiquent des croyances profondément enracinées dans la nature et les cycles de la vie.
Contrairement aux religions chrétiennes dominantes comme les églises évangéliques, les spiritualités amazoniennes vénèrent divers esprits et forces naturelles, souvent personnifiés comme des dieux et des ancêtres.
Malgré la pression des missions évangéliques et l’influence croissante des églises évangéliques et catholiques au sein de ces communautés, beaucoup de peuples amazoniens maintiennent leurs pratiques traditionnelles. Ces pratiques sont souvent centrées sur des rituels chamaniques, l’usage de plantes médicinales et des cérémonies qui célèbrent la connexion entre l’homme et la nature.
Le dernier recensement de l’IBGE indique que bien que les églises évangéliques aient gagné en influence parmi les populations indigènes, un grand nombre d’indigènes continue de pratiquer leurs traditions ancestrales. Ce phénomène est particulièrement visible dans les villes de Rio de Janeiro, São Paulo, et Salvador de Bahia, où des groupes d’indigènes se battent pour la reconnaissance de leurs pratiques spirituelles dans l’espace public.
Les débats sur la séparation entre l’État et les religions indigènes sont fréquents, surtout avec la présence politique croissante des parlementaires évangéliques et des figures comme Jair Bolsonaro. La sociologue Roger Bastide a noté dans ses rapports que l’interaction entre les croyances indigènes et les religions dominantes constitue un point de tension mais aussi un espace de riche syncrétisme.
La Présence des Religions Marginales au Brésil
La diversité religieuse au Brésil inclut non seulement les grandes religions comme le catholicisme et les églises évangéliques, mais aussi une multitude de religions marginales qui ont gagné en visibilité au fil des années.
Parmi elles, le spiritisme fondé par Allan Kardec occupe une place notable. Avec des millions de pratiquants, cette doctrine qui prône la communication avec les esprits des défunts et la réincarnation, s’est bien ancrée dans la société brésilienne.
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