L’origine de l’Umbanda, culte afro-brésilien

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L’Umbanda, fruit d’une symbiose spirituelle née au Brésil au début du XXe siècle, incarne une fusion singulière de traditions africaines, indigènes, spirites et de la religion catholique.

Cette religion syncrétique résulte de l’entrelacement historique des croyances héritées de l’Afrique noire, des rituels indigènes brésiliens et des enseignements spirites européens.
Le culte umbandiste se distingue par se relance aux éléments de la Nature et par des rituels de possession. L’umbanda vénère une Dieu appelé Olorum dont les saints sont des divinités afro brésiliennes nommés Orishas.

L’umbanda est les branches d’un arbre comme des confessions du Candomblé, de la macumba, du quimbanda mais également de la santeria donc le tronc et les racines trouvent naissance dans la religion du vaudou d’Afrique de l’ouest. 

Elle se caractérise également par la pratique de la charité et de la guérison spirituelle, mettant l’amour fraternel au cœur de ses préceptes. Les séances d’ Umbanda intègrent des rituels vibrants, des danses, des chants et des invocations d’entités spirituelles, incluant des esprits d’ancêtres, des guides indigènes et des divinités africaines.

Au-delà de ses rituels, l’Umbanda embrasse une philosophie inclusive, promouvant l’égalité et l’acceptation. Elle agit comme un pont entre différentes cultures, offrant un espace où les diversités ethniques et sociales coexistent harmonieusement. Dynamique et adaptable, l’Umbanda évolue tout en préservant ses fondements, s’épanouissant en tant que phénomène religieux unique, transcendant les frontières culturelles au sein de la riche mosaïque spirituelle brésilienne.

 

De Bahia, à Rio, de São Paulo à Brasilia, bienvenue dans une religion qui transcende le temps, vibre au son des batuques et nous reconnecte à la Terre Mère. Bienvenue dans un monde emprunt de magie. 

L’Origine de l’Umbanda Traditionnelle au Brésil

L’Umbanda Traditionnelle, telle que nous la connaissons aujourd’hui, a été fondée en 1908 par Zélio Fernandino de Moraes, né le dix avril 1891 à São Gonçalo, Rio de Janeiro.

Historiquement, Zélio est considéré comme le fondateur de ce que nous appelons maintenant l’Umbanda Traditionnelle, annonçant cette doctrine à travers son entité-guide, le Caboclo Sete Encruzilhadas.

Umbanda, religion syncrétique

Cependant, il est essentiel de mentionner qu’avant cette annonce et l’institutionnalisation de l’Umbanda, divers cultes avec des similitudes marquées s’étaient déjà développés. Le territoire brésilien était fertile en diversité ethno-sociale, abritant des pratiques religieuses allant du catholicisme populaire et du culte des ancêtres des Indiens et des Noirs, au culte des orixás.

Les formes qui ont précédé Zélio Fernandino n’ont pas été influencées par lui historiquement. Certains ne le considèrent donc pas comme le fondateur du culte de manière générale, mais plutôt comme la personne qui a établi le point de départ de l’histoire de l’Umbanda.

L’umbanda émerge du spiritisme

À partir de ce point de départ, certains historiens, qu’ils soient issus de la religion ou non, affirment que l’Umbanda a ses racines dans le Catimbó et le Candomblé. Ces influences proviennent à la fois des médiums eux-mêmes et des esprits qui se manifestent dans les rituels, précédemment rejetés par la Fédération du spiritisme kardéciste , courant spirituel originaire de France, en raison de leur « retard » spirituel.

Ainsi, l’Umbanda, en émergeant de ces relations, a tracé son propre chemin, se développant en fusionnant diverses traditions spirituelles, créant une doctrine unique et profondément enracinée dans la riche diversité culturelle du Brésil.

La rencontre avec un caboclos

Umbanda, culte afro-brésilien

Zélio Fernandino de Moraes, issu d’une famille traditionnelle, était en préparation pour une carrière militaire à la fin de 1908, à l’âge de dix-sept ans, lorsqu’il fut soudainement frappé par une paralysie inexplicable. Les médecins étaient perplexes, incapables de comprendre, traiter ou guérir cette étrange paralysie. Son corps semblait exceptionnellement sain, mais aucun mouvement n’était perceptible de la taille vers le bas.

Un jour, Zélio se leva soudainement de son lit, déclarant : « Demain, je serai guéri. » Le jour suivant, il se leva normalement et reprit la marche comme si rien ne lui était arrivé, déconcertant les médecins qui ne pouvaient expliquer l’événement. Surpris, même ses oncles, membres du clergé catholique, ne pouvaient donner d’explication au phénomène. Un ami de la famille suggéra alors une visite à la Fédération Spirite de l’État de Rio de Janeiro, présidée à l’époque par José de Souza.

Lors de cette visite, le médium dirigeant de la séance demanda à Zélio de s’asseoir à la table, car il jouerait un rôle important ce jour-là. Au cours de la séance à la Fédération Spirite de Rio de Janeiro, dans un état semi-conscient influencé par une force inconnue, Zélio se leva contre les règles interdisant tout éloignement des membres de la table. Il déclara : « Il manque une fleur ici » et quitta la salle pour en trouver une.

De retour quelques instants plus tard avec une rose qu’il déposa au centre de la table, ce geste créa une certaine controverse parmi les participants. Cependant, après un court moment, l’énergie fut rétablie, et des esprits s’incarnèrent, se présentant comme des indigènes, des caboclos et des esclaves africains. Malgré la résistance des responsables de la séance en raison de leur « retard spirituel », Zélio, sous l’influence d’une force spirituelle étrange, interrogea la décision de ne pas accepter la communication de ces esprits.

Les tensions montèrent, et les responsables tentèrent d’éduquer selon les normes du kardécisme et de chasser l’esprit qui s’incarne en Zélio. Malgré des arguments solides, l’entité resta, et un médium-vident demanda : « Pourquoi rejeter la communication de ces esprits simplement en raison de différences de couleur ou de classe sociale révélées dans leur dernière incarnation ? »

La Fondation de l’Umbanda : La Naissance du Culte

Malgré des arguments solides lors du rituel spirite, l’esprit persista, conduisant à un moment crucial. Un des médiums questionna : « Pourquoi insister pour que cette table accepte la manifestation d’esprits qui, en raison de leur niveau culturel lorsqu’ils étaient incarnés, sont clairement considérés comme en retard ? Et quel est votre nom, frère ? »

La réponse vint immédiatement, marquant le premier pas dans la formation de ce que nous connaissons comme l’Umbanda. L’esprit déclara : « Si vous considérez en retard ces esprits des Noirs et des Indiens, je dois dire que demain je serai dans ce médium, pour commencer un culte où ces Noirs et ces Indiens pourront transmettre leurs messages, accomplissant la mission confiée par le plan spirituel. »

Ce sera une religion s’adressant à ceux trop souvent méprisés par la société, aux humbles, symbolisant l’égalité entre tous les frères, incarnés et désincarnés. Quant à mon nom, il sera Caboclo das Sete Encruzilhadas, car aucun chemin ne me sera fermé.

L’adepte, avec ironie, interrogea : « Le frère pense-t-il que quelqu’un assistera à son culte ? » L’entité répondit avec conviction : « Chaque colline de Niterói agira comme porte-parole, annonçant le culte que je commencerai demain. »

Le lendemain, le seizième novembre, à la résidence de la famille de Zélio, au 30 rue Floriano Peixoto, à Neves, à mesure que l’heure approchait, les membres de la Fédération Spirite, les proches, les amis et les voisins se rassemblèrent, impatients de vérifier la véracité de la déclaration faite la veille. À l’extérieur de la résidence, une foule d’inconnus se pressait également, témoignant du début d’un culte qui marquerait la naissance de l’Umbanda. Le premier terreiro d’umbanda célèbre sa première fête et célèbre les premiers cultes de orishas. Zélio prend la direction du temple pour réaliser son travail spirituel afin d’entrer en relation avec des entités avec ses adeptes qui s’initie dans sa maison de culte.  L’umbanda se caractérise par ses fêtes pour les orishas mais également pour les lignées de preto velho, de pombas gira, marinheiros et même d’Exu,

Il est possible de découvrir plus de le Candomblé et L’umbanda dans les ouvrages de Roger Bastide, français, qui s’est installé au Brésil.
Stefania Capone propose un sujet pertinent sur le lien entre la pratique religieuse du candomblé et son origine africaine .

Il est possible de découvrir l’Umbanda en France dans le temple Guaracy ainsi que dans le temple Nossa Senhora Iemanja. 

 

Découvrez le livre Namata

« Namata, là où tout commence » de l’auteur Yalorisha est un livre captivant. Il plonge les lecteurs dans les profondeurs de l’histoire religieuse du Brésil, explorant les racines complexes de l’Umbanda et du Candomblé.
Une lecture incontournable pour celles et ceux qui cherchent à comprendre la genèse et l’évolution des pratiques religieuses au cœur du Brésil.

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